Ces plantes qui font peur
Si les monstres d'Halloween font la joie des petits et grands, il y en a d'autres, verts et sournois, qui peuvent se cacher dans vos jardins. Avides de chair et armés de dents, de colle et d'acide, ils sont tapis dans l'ombre. Vous les aurez reconnues, il s'agit des plantes carnivores !
Les plantes aussi savent faire peur ! Elles dévorent des insectes et des rongeurs au petit déjeuner et l'imaginaire collectif les a souvent dépeintes en monstres terrifiants qui ont inspiré de nombreuses œuvres. Que ce soit les plantes aliens de Day of the Triffids ou la plante mangeuse d'hommes du Little shop of Horror, les plantes carnivores ont souvent eu une presse orientée sur l'horreur. Mais quoi de plus normal pour des plantes qui ont choisi de se nourrir d'animaux plutôt que de vivre de soleil et d'eau fraîche ?
Des plantes méconnues
Ayant été montrées au public dès 1763, ces plantes ont attiré la curiosité des scientifiques et autres amateurs de bizarre. Depuis, de nombreuses espèces ont été découvertes, avec différents mécanismes pour piéger leurs proies. De la célèbre attrape-mouche aux étranges droseras, elles deviennent de plus en plus communes, jusqu'à arriver dans nos magasins. Et de nouvelles espèces sont découvertes chaque année.
Importées d'Amérique en premier lieu, il s'est vite avéré que les plantes carnivores se trouvent dans le monde entier. La croyance veut qu'on les trouve majoritairement en forêt tropicale mais elles sont bien plus répandues, même en France ! Amis de l'Est et du Sud, lors de vos randonnées ouvrez les yeux et peut-être croiserez-vous une drosera ou une pinguicula.
Ces plantes sont vivaces mais menacées. Leurs habitats spécifiques sont en voie de disparition face à l'expansion humaine et déjà l'attrape-mouche, si commune en jardinerie, est presque éteinte dans son milieu naturel.
Dur à l'extérieur, fragile à l'intérieur
Les plantes carnivores sont des plantes qui ont choisi une différente source d'énergie que celle procurée par le sol. Si le soleil et l'eau leur sont essentiels, la terre peut les tuer si elle contient trop de nutriments. On retrouve ces plantes dans les marais, les zones arides, la haute montage ou les forêts tropicales, où elles ont dû s'adapter pour attirer leurs proies. Parfois seules, il arrive pourtant que ces plantes soient aussi aidées par d'autres organismes pour se nourrir. Certaines Nepenthes se nourrissent d'excréments d'oiseaux ou de rongeurs et d'autres hébergent des bactéries dans leurs urnes. Ces alliés se chargent de disséquer les proies noyées et facilitent l'ingestion des nutriments par la plante. Un bon exemple de cohabitation.
Ces spécificités sont souvent la cause de leur perte quand elles sont en captivité. Terre trop riche, eau trop calcaire, manque d'humidité... Ces plantes sont fragiles et nécessitent de l'attention. De même, ne les nourrissez pas vous-même ! Certaines espèces comme les sarracenias peuvent mourir d'indigestion et supportent mal qu'on leur donne la becquée.
Des pièges bien utiles
Bien que peu répandues, les plantes carnivores peuvent se révéler d'utilité publique !
Efficace contre les mouches, moucherons et autres petits insectes volants, elles assainissent les espaces extérieurs comme intérieurs. Rien de tel pour éviter d'être envahi en été, dans sa cuisine ou son salon. Il est même possible de lutter contre le frelon asiatique avec des plantes carnivores.
Alors demain, peut-on s'attendre à des plantes carnivores dans les bureaux en tant qu'agents d'entretien miniatures ? Avec leur entretien compliqué, il est peu probable qu'on les voie se démocratiser. Ces monstres de jardin sont trop fragiles pour nos open space aseptisés. On leur préférera des plantes purificatrices d'air.